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15 octobre 2011

Samedi d'été en automne

Les semaines passent vite. J'essaie de revenir ici plus régulièrement mais c'est difficile. Tout d'abord parce que je passe des phases de haut et de très bas, liées à n'en pas douter à l'état de celui qui a partagé ma vie pendant longtemps. Les choses ne sont pas simples dans la gestion des différents points qui faisaient notre couple. Il faut séparer ce qui doit l'être, trouver une solution pour le gîte. Rien n'est facile. C'est peut-être du côté des enfants, que l'avenir est pour l'instant dégagé, ils vivent bien, nous nous organisons, nous remettons des repères et nous avançons de concert.

Un jour, l'une d'entre vous m'a demandé comment je conciliais ma décision avec mes croyances religieuses. Je répondrais plus globalement. La semaine dernière, il y avait un évènement d'automne dans mon village, et celui qui est venu inaugurer le gîte était là, mon père lui a annoncé ma séparation (j'ai encore du mal avec le mot divorce), je ne sais pas exactement quels termes il a employé mais il a été question de préserver le gîte et les enfants. Je me suis littéralement effondrée en entendant ce récit, c'était stupide, on me reproche souvent de lire dans les paroles des autres des choses qu'ils n'ont pas voulu forcément y mettre. Peut-être. Mais, quand je pense à mon mariage, à la cérémonie, à nos 10 ans de mariage avec nos amis autour de nous, à l'inauguration, tout cela me sidère de tristesse et de "honte". Ces moments sont des témoins de mon échec, du fait de n'avoir pas su faire perdurer cet engagement. Je me moque du quand dira-t-on, mais je porte ce sentiment d'élan brisé. Je crois vraiment quand je réfléchis que le gîte a été notre troisème enfant, celui que l'on fait quand le couple va mal et qu'il se soigne à travers un enfant. Par l'acharnement qu'on y a mis, il nous a donné un sursis, il ne nous aura pas emporté, au contraire, il nous aura fait vivre plus longtemps ensemble, parce qu'il cachait ce qui nous manquait, une vie de couple. Et pourtant, aujourd'hui, il est ma raison de faire des efforts, de concilier, de tenir le cap. Il est vraiment quelque chose d'important pour moi, de vital même, j'ai senti que je pouvais flancher si je le perdais.

Et puis, c'est effrayant de se réveiller dans le rôle de celle qui brise tout. Qui prend la décision définitive d'en finir avec une vie qui n'avait plus de sens. On a beau être soutenue, portée par l'entourage, il y a toujours cette réalité. Celle d'être la coupable du massacre. Il faudra du temps pour l'accepter et le dépasser.

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Commentaires
I
oui, comme dit silo, on est deux dans un couple, et jamais un seul responsable de quoi que ce soit. Mais je sais très bien que ce n'est pas facile à comprendre, au début en tous cas. Quoi qu'il en soit, donne toi du temps, prends du recul, ne précipite rien. La distance aide à mieux voir et à mieux équilibrer entre ce qui n'allait pas et ce qui allait bien... Il faut que tout ça se décante et personne ne sait de quoi demain sera fait... plein de courage à toi...!
S
je crois que tout a été dit, je te trouve courageuse d'avoir su dire "stop", et oui tu n'es pas seule responsable parce que dans un couple il y a 2 parties, alors laisse toi le temps d'affronter ses étapes qui ne sont pas faciles, et tu vas avancer petit à petit ;)
B
Je comprends que tu sois triste mais tu ne devrais pas avoir honte. Ta décision a certainement été murement réfléchie et pas facile à prendre. Et je me demande si il n'est pas aussi difficile (en tout cas pénible et pas très "glamour") d'être dans le rôle de la "victime".
N
Vu que tu as hyper réfléchis ton choix (et cela te ressemble bien pour ce que l'on a pu lire ici ces 4 dernières années), je ne vois pas quelle culpabilité tu devrais avoir : c'est TON choix, celui qui TE correspond. Personne n'a le droit de juger. Va de l'avant sans regret, il vaut mieux maintenant que des années de plus sans aucun sens !
S
Tu as vécu toutes ces années dans la culpabilisation, alors il ne faut pas s'étonner que tu adoptes un nouvel état d'esprit du jour au lendemain.<br /> Bien évidemment que tu n'es coupable de rien, je suis suffisamment bien placée pour savoir que tu as plutôt la place de la victime dans l'histoire.<br /> C'est pourquoi tu dois être d'autant plus fière d'avoir eu la force et le courage de mettre un terme à cette vie qui n'en était pas.<br /> Tu as retrouvé la liberté que tu n'uarais jamais dû perdre. La liberté de penser, de dire, de faire, la liberté de vivre en somme. Vivre sans avoir un regard, une attitude, une présence qui te culpabilise à chaque instant.<br /> Quant aux enfants, tu leur as offert leur liberté. Et comme ils la vivent bien cette liberté !!<br /> Il y aura des jours difficiles, mais plus jamais des jours où tu dois te sentir coupable de quoi que ce soit.<br /> Tu as sauvé ta vie et celle des enfants. Tu mérites le respect de nous tous pour cela.
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