No pasaran

Euh, comment dire ? Je ne suis pas devenue alcoolique ! La bière ou le Martini, c'est exclusivement pendant ma semaine de célibataire, quand les enfants sont avec leur père, lors des vacances scolaires. C'est à dire, une en février et une en avril ! Le reste du temps, le boulot fini, je rentre à la maison les récupérer. Il n'empêche que se dire que ma copine ne sera plus là est difficile. Voilà, donc je ne m'inscrirai pas demain aux alcooliques anonymes...

Mélenchon. Parlons en. Le discours de dimanche soir m'a tiré les larmes parce que ce mec avait tellement donné, qu'il ne fut pas récompensé à sa juste valeur dans les urnes. C'est bizarre de dire cela de ce cacique du PS, mais je crois qu'il a une manière de faire de la politique qui détonne et déroute les vieux de la vieille. Le fait qu'il ne demande aucune contrepartie contre son ralliement, quel panache. D'ailleurs, le PC a tordu le nez qui attendait de négocier des circonscriptions. C'était genre je relève le gant avec brio. Finalement, il a cloué le bec de tout le monde. J'ai écouté tous ses meetings sur le net, c'était toujours des moments d'éloquence, de mise en valeur de la langue et aussi une ode aux idéaux de la France humaniste et internationaliste. Quel bonheur au moment où le débat est de plus en plus nauséabond.

La vraie question est maintenant que faire du FN et de ceux qui votent pour. Dans ma région, toutes les communes qui ont connu une forte expansion de type péri-urbaine avec lotissements ont vu une explosion du vote FN. Il y a forcément un lien entre les deux. Des gens sans racine qui ont peur des autres. Il va falloir l'analyser pour y apporter une réponse différente de celle du FN. Ca fait peur mais surtout, il faut se dire que c'est un défi pour la démocratie et pour les politiques. Qu'ils sortent de leurs facilités et qu'ils inventent de la nouveauté, un autre discours, un autre modèle de société. Il faut croire en l'avenir.

La semaine dernière, j'ai assisté à une conférence sur la dette publique et sur les monnaies locales. Passionnant. Savez vous que le montant de la dette (1700 milliards d'euros) correspond aux 1600 milliards d'intérêts dû aux banquiers ? Quand la France sous l'ère Giscard a décidé que la Banque de France ne pouvait plus prêter à l'Etat mais qu'il fallait s'en remettre au marché bancaire classique, la porte a été ouverte à la spéculation sur les taux d'intérets. La dette n'est pas un excès de dépenses mais un problème de gestion de celle-ci et de recettes (cadeaux et niches fiscaux). Pourquoi ne le dit-on pas ? Je peux développer mais ça risque de vous gaver. Mais, peut-être le ferai-je, c'est intéressant comme débat.

On nous dit qu'il n'y a qu'un modèle. C'est faux. L'Equateur n'a plus de dette, il y a des modèles ailleurs, démocratiques et qui fonctionnent. Mais pour cela, il faut être nombreux et révoltés.

Je vous en reparlerai, ça me passionne.

http://www.placeaupeuple2012.fr/equateur-le-courage-politique-pour-dire-aux-diktats-des-marches/

Comments

[Benedicte]

Ah oui, je suis d'accord, chapeau Melenchon, de ne pas négocier son ralliement (en même temps, c'est pas trop difficile, ses 11 % vont direct chez Hollande de toutes façons), mais tu as raison de le souligner. Je ne suis pas d'accord en revanche avec ta vision du vote FN ; ce ne sont pas que des déracinés. Ces dernières semaines, j'ai rencontré 2 personnes qui adhèrent à ce vote ; un couple qui vit depuis toujours dans un village perdu de Dordogne, abonnés à l'Humanité et vote FN (véridique !) car "ils en ont marre de tous ces assistés qui vivent mieux qu'eux, qui se crèvent le cul au travail pour des clopinettes" (Je cite) et la fille de mon amie d'enfance, 16 ans (qui ne vote pas encore donc), fille de bobos parisiens (intellos baba cools qui, eux, votent Melenchon, comme leurs enfants majeurs, qui "en a marre d'être la seule blanche dans sa classe" (je cite encore). Je te laisse imaginer la tête de ses parents...

[Gridou]

Oui oui, parle-nous encore avec passion, j'adore tes éclairages !

Ravie de te retrouver.

Plein de pensées positives