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23 septembre 2011

Se faire à une autre vie

Depuis une semaine, je suis une mère séparée avec deux enfants. Ce soir, leur père vient les chercher pour un premier week-end en alternance, le reste de la semaine, ils sont avec moi. Par moment, j'ai la sensation de vivre une situation qui confine au surréalisme. Mais vite, je me rends compte que je l'ai voulue et qu'elle me correspond.

Je vais étrangement bien, mon entourage me scrute comme un être en sursis, se demandant quand je vais flancher. Je tiens le cap que je me suis fixée, je ne me retourne pas. Pas une personne de mon entourage, mes amis, ma famille, nos amis, sa famille, ne me blâme, ne me condamne. Ma décision a mûri en moi depuis des mois. Il aura fallu une psychanalyse et un réveil en sursaut pour me rendre compte que j'acceptais l'inacceptable. Il a fallu que j'en parle à une copine pour qu'elle me dise qu'à 38 ans, on n'avait pas le droit de n'être qu'une mère et une partenaire intellectuelle. Que l'on avait le droit d'accéder à autre chose, que 10 ans de cette vie sans féminité, cela était assez. J'ai donc repris ma vie en main, j'ai décidé d'exister, de redonner de la place à mon corps, à ma volonté, à mes désirs.

J'avais assez alerté, assez dit que la vie que l'on m'offrait ne me convenait pas. J'avais refusé d'entamer d'autres travaux dans le gîte qui auraient encore une fois repoussé le moment de la prise de décision. J'avais donné sa chance à notre couple, je n'avais pas été entendue, pas prise au sérieux. Parce que j'étais cette jeune femme un peu coincée, pas bien dans sa peau, cela mettait à l'abri de bien des choses. Je ne faisais pas peur, j'étais la stabilité incarnée, la prudence, la raison. Mais, la raison, c'est elle que j'applique aujourd'hui. J'adviens.

La semaine dernière, j'ai rencontré celle qui sera mon avocate. Premiers regards extérieurs, sans affect, sur ce qui a été ma vie et j'en suis ressortie, vivante. Enfin, on mettait des mots sur une réalité que je prenais pour la normalité. On me disait que je pouvais dire non à cela pour aller vers autre chose. Mes épaules se sont allégées, j'étais prête à parler à mes enfants. C'est chose faite, entourée par leurs psy, oui, chez nous, presque tout le monde va chez le psy... presque... Ils vont bien, étonnament bien, selon ce que l'on me dit. Nous avons trouvé nos marques à la maison, c'est une organisation mais il y a une légèreté dans ce que nous vivons. Je tiens, je suis sûre et certaine de ne pas me tromper.

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Commentaires
V
Je crois que tu as fait une partie du plus difficile " Oser partir et affronter les regards extérieurs " ... Les enfants ont une faculté d'adaptation, de compréhension et d'intuition aussi bien au delà de ce qu'on peut penser parfois. Leur faire confiance, vous faire confiance... <br /> Belles pensées à toi.
M
Encore un billet que nous attendions et qui nous rassure : Tu t'en tiens à ta décision courageuse, tu avances tout droit, consciente d'avoir la chance d'être soutenue (je veux dire "point mal jugée") par tes proches, déterminée à organiser tout pour que tes enfants ne soient pas trop perturbés par ce qui est tout de même une sacrée nouvelle vie pour eux et enfin consciente d'avoir finalement fait LE choix qui te met au mieux en accord avec toi-même. On t'envierait presque... Non, je n'exagère pas, je pense qu'au fond de nous-même, nous devons être un certain nombre à faire une Nième introspection et à devoir constater que nous n'avons pas su prendre certains virages.<br /> Sache que, comme toujours, tes billets sont reçus avec interêt et plaisir... Alors à bientôt !
F
Tout comme Juju, je suis impressionnée, par la prise de conscience d'une vie qui ne convient pas et decider d'en changer...Mais surtout par le fait de le dire,je pense que plus 'd'une se posera la question Et moi?<br /> Pour votre netourage, là aussi je ne suis pas surprise, la franchise dans les relations rien de mieux!!!<br /> Bon dimanche
J
Ton billet est très courageux. Nous raconter tout cela, il faut le faire ... Courageux tout comme l'est ta décision. Une fois de plus, tu m'impressionnes beaucoup.
M
L'essentiel, c'est d'être en accord avec toi-même. Si tu l'es, alors le chemin sera plus facile. C'est effectivement trés important, un entourage qui ne juge pas, et surtout qui continue à être là.Et ne crains pas de flancher,la vie doit continuer, et on avance, on avance et chaque jour qui passe, c'est moins difficile, tu verras.
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