Et si tout n'était qu'une question de désir
Voilà quelques temps, avec ma copine, celle avec qui je partage des potins et autres anecdotes de filles, nous nous étions interrogées sur le désir au féminin.
Un homme a le droit et parfois le devoir (s'il se trouve en virile compagnie) de déclarer son désir sans assortir cela d'une quelconque connotation affective. Il est même de notoriété publique de considérer l'homme comme suffisamment au clair avec sa sexualité et son genre pour se permettre un certain nomadisme frivole. C'est même en certains milieux un signe de parfaite intégration à la dite société animale, oh pardon humaine !
Pour la femme par contre.... désolée, mais passez votre chemin ! Se dire "dévorée de désir" est considéré avec expectative, voire avec une certaine défiance si on en croit les lois de la morale. Cette femme-là ne doit pas être bien sérieuse pour se laisser aller à pareille digression. Et que dire alors, si en plus, elle imagine aller au delà du simple regard plein d'envie. Nous tombons là dans le crime moral.
Et pourquoi ? Mais enfin réfléchissez donc. La femme est l'avenir de l'homme, enfin, non de l'humanité, en cela qu'elle est chargée de la reproduction de l'espèce. Et avant que le test ADN ne soit inventé, il fallait bien trouver une méthode infaillible pour assurer la quiétude des ménages, il fallait donc être certain du sérieux de ces dames. Et quoi de plus évident que de leur mettre dans la tête que le désir c'est pour les hommes, les femmes, elles ne sont que des coeurs d'artichauts qui ne peuvent envisager de tomber dans les bras, puis dans le lit que de l'amour de leur vie. CQFD, c'est pas beau ça, on sauve l'espèce et on résout tous les problèmes de paternité. Bon, il arrive qu'il y ait des bugs, des femmes vraiment super bizarres qui d'un coup se mettent à exprimer, voire pire à revendiquer des envies. Mais alors, c'est vraiment n'importe quoi. Et celles là, je vous le dis elles ont intérêt 1) à se taire 2) à rentrer dare dare dans le rang. La survie de l'espèce en dépend.