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Raisons et sentiments, raisons ou sentiments
Hollande ou Mélenchon, 107 ou Mini, poire ou dessert ? Une chose est certaine, j'irai entendre Mélenchon à Toulouse en avril, c'est acquis ! Mais alors, risquer un 21 avril ou tenter de laisser parler la vraie gauche, celle qui ne verse pas dans la social-démocratie tiède à la sauce hollandaise ? Vaste question qu'en mon âme et conscience, je suis loin d'avoir tranchée. Parce que, si le soir du premier tour, c'est la fille de la marine qui apparaît à côté du président sortant, je serai fort ennuyée d'avoir laissé parler mes sentiments au lieu d'entendre la voix de ma raison. Cela pose donc plus globalement la question du bipartisme en France, si le risque du 21 avril doit devenir la règle, à quoi bon présenter d'autres candidats pour la présidentielle. A moins de faire de vraies primaires ouvertes à l'ensemble de la gauche qui préfigureraient le rapport des sièges à donner aux uns et aux autres aux législatives. Parce que ne nous leurrons pas, présenter un candidat comme les Verts, c'est juste se positionner dans le cadre d'un accord de gouvernement pour anticiper des désistements de second tour voire carrément attribuer des circonscriptions réservées. Tant que l'on n'a pas atteint la maturité pour laisser faire de vraies primaires et bien nous aurons toujours la crainte de ce fameux et apocalyptique 21 avril. Mais tout le monde n'a pas le talent d'un jospin et son autisme pour foirer une campagne. Hollande est bon mais à mon sens trop conventionnel, rien sur l'écologie dans son programme, pas beaucoup sur le capitalisme, pas assez à gauche pour moi.
Mélenchon est de gauche, vraiment, il n'a peur de rien, il est époustouflant dans les débats, regardez si vous ne l'avez pas vu "Des paroles et des actes", pas hier, c'était du cirque mais celui qui lui est consacré entièrement. Cet homme est un tribun sans pareille, et il croit en ce qu'il dit et ce sont des choses intéressantes, qui donnent envie d'y adhérer. Oui, c'est vraiment le coeur et la raison, je ne sais pas encore, je chemine.
Sarkozy est en train d'essayer de ne pas prendre une déculotée. Je me demande qui peut croire, encore au "candidat du peuple", mais de qui se moque-t-on ? On atteint le degré maximum du cynisme en politique. Hier soir, Le Pen a été redoutablement minable, elle n'a répondu à aucune question, sur l'économie, son programme est inexistant ou impossible à réaliser. Elle boucle sur l'immigration.
En Europe, les gouvernements ont été remplacés par des techniciens, en Italie, en Grèce, la réalité devient que la politique et donc la démocratie faute d'avoir été efficaces ont perdu toute crédibilité. Et en France, qui pense encore que le politique peut quelque chose ? Les socialistes, s'ils arrivent au pouvoir, n'ont pas le droit de louper cette occasion de démontrer que la politique est réellement un outil pour changer la société. "La politique de la France ne se décide pas à la corbeille". Et bien François, prouve le !
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