Les cadeaux
Depuis que je suis seule, j'ai acheté deux choses dont je rêvais depuis des lustres, une poupée en chiffon et la mini (noire). Quand j'étais mariée, j'aurai certainement pu me les offrir aussi, sauf que les finances étaient sans arrêt sur le fil du rasoir, car comme il disait, il compensait le malheur de ne pas être bien avec moi en achetant beaucoup de choses. Et sauf aussi que ces cadeaux étaient devenus pour moi des risques. Je savais qu'accepter de me faire plaisir, c'était accepter de m'endormir. C'est très particulier comme sentiment, je ne sais pas si il est compréhensible pour qui ne l'a pas vécu. Pour moi, ce n'était pas des plaisirs, mais des somnifères, qui m'auraient empêché d'être lucide. Je ne l'ai compris que récemment, cette incapacité à "profiter".
Aujourd'hui, je profite, je me régale, je me vautre dans le plaisir de ces micros choses que je ne dois qu'à ma volonté et qui ne sont obérées par rien, je ne joue pas mon avenir, j'avance pas à pas, presque sereinement.